lundi, septembre 10, 2007

C'est vraiment la rentrée ?


Il me faut toujours attendre quelques jours pour supposer que ma rentrée des classes soit effective. Ce n'est pas que les élèves se pointent franchement en retard dans ma classe ou à l'école, même si cela arrive trop souvent à mon goût, mais il faut toujours achever l'année qui précède : c'est d'ailleurs un véritable paradoxe pour le jeune enseignant qui débute que d'avoir, en guise de premier contact, à juger des résultats d'élèves qu'il aura seulement entrevus.

Les secondes sessions génèrent souvent leurs lots de surprises : j'ai eu mon compte de déceptions, au vu du massacre qui s'est opéré dans la classe dont j'avais pourtant le plaisir d'être titulaire. J'espère que les jeunes gens qui ont trop peu ou peut-être mal étudié auront la bonne idée de se concentrer sur leur choix d'avenir : une autre manière de cesser de perdre du temps en arguties et chicanes sur ce qui a bien pu se produire pendant ces fichus examens. Même si je peux concevoir les difficultés d'une vie d'adolescent, je ne peux que conseiller à mes têtes blondes de s'accommoder des règles de notre petit jeu : peut-être qu'un jour ils se rendront compte que rien n'aura été plus explicite et, en fait, neutre que notre jugement sur leur année scolaire. Peut-être aussi finiront-ils par apprécier que nous ne leur cherchions pas de fausses excuses : c'est une manière de les considérer comme des individus et pas comme de pauvres victimes du sort.

En attendant, il aura fallu beaucoup expliquer nos décisions, ne fût-ce que pour leur permettre d'encaisser leurs résultats finaux : il aura fallu aussi pas mal se répéter, puisque nous nous retrouvons contraints de quitter le terrain pédagogique pour nous lancer dans de grandes envolées lyrico-administratives qui exposent les procédures de recours inventées par l'esprit malade de Tata Laurette. Notons d'ailleurs que les décisions de ces conseils de recours sont notifiées mais jamais motivées, ce qui me semble aussi frustrant pour l'élève que pour le professeur.

Aux déçus comme aux enthousiastes, je souhaite une bonne année scolaire dont nous tournerons les pages avec le plaisir de nos découvertes, l'ennui passager de chapitres abscons ou le soupir mêlé de nostalgie qui s'exhalera inévitablement au moment du dénouement.